Chambre de la prisonnière.

Un des gardes s'aperçut que leur prisonnière était éveillée. Il sortit de la chambre et s'adressa à l'un de ses compagnons gardant la porte.

Va prévenir l'intendante que l'elfe vient de se réveiller.

Le désigné se précipita dans les couloirs du palais pour annoncer la nouvelle...

Onora arriva dans la chambre d'un pas pressé. D'un signe de la tête elle congédia les gardes, et, devant leur air interrogateur, dévoila le fourreau de son épée comme pour dire "je saurais me défendre"...

Une fois seule avec l'elfe, la jeune femme s'installa dans un fauteuil en face du lit.

Et bien... il me semble que tu me dois des explications....

Elle lui jeta un regard froid... Elles ne se connaissaient pas, et en aucun cas elle ne se serait permis de la tutoyer, à moins de la mépriser. Scylia s'installa en tailleur face à elle, reposée à présent, même très peu. Elle plongea ses yeux sans animosité dans ceux de l'intendante...

"Très bien, posez moi votre question, et j'y répondrais comme je pourrais..."

Quel est ton nom, pourquoi as-tu semé mes gardes au cercle de lune, et enfin, pourquoi n'es-tu pas sur ta lune?

Elle avait posé ces questions, d'une voix calme, ne détachant pas son regard de celui de l'elfe. L'intendante commençait à trouver qu'il y avait un petit peu trop d'elfe en Avalon ces temps-ci...

Elle soupira et posa ses mains sur ses genoux, toujours en tailleurs avant de répondre d'une voix neutre, dépourvue de sentiments...

" Je me nomme Scylia unTejmook'cinkjuu pour la première question. Ensuite la seconde... ne... regarde que moi. Et pourquoi je ne suis pas sur la lune en ce moment même... Disons que personne sur la lune ne veut de moi, et que je suis recherchée."

Elle fit un geste simple, signifiant que si elle était recherchée c'était bien pour avoir tué un autre elfe. En clair, elle fit passer d'un geste fluide son pouce sous sa propre gorge...

Onora scrupta un long moment le visage de sa prisonnière. Une elfe rebelle et assassin... y manquait plus que ça.

Ce que tu as fait sur la lune ne me préoccupe guère, car les conséquences des actes que tu y as fait ne dépendent pas de moi. En revanche, ça me regarde ce que tu fait ici, en Avalon. Alors je ne te redemanderai qu'une seule fois:

Pourquoi as-tu semé mes gardes?

Son visage s'était fermé et sa voix était devenue froide. Se détacher de tout sentiments, c'était la clé pour assumer le rôle d'un Intendant.

Scylia l'examina quelques instants, juste assez pour confirmer qu'elle ne sortirait pas avant d'avoir avouer ce qu'elle avait fait après s'être échapper de la vigilance des gardes.

"Très bien. Autant vous le montrer..."

Son regard froid se fit vide, sans expressions l'espace de quelques secondes et elle plongea sa main sous sa tunique pour en sortir une bourse en cuir noir. Elle la serra puis relâcha la pression, l'envoyant vers Onora. Elle lui avait envoyé deux bouts de chairs brûlées sur tout un côté... Le bout de ses oreilles... Scylia plongea son regard dans celui de l'autre femme, semblant la sonder...

La jeune femme attrappa la bourse, une lueur étonnée dans le regard. Elle l'ouvrit prudemment sans quitter l'elfe des yeux. Puis, elle baissa lentement le regard... elle retint un cri de surprise. De la chair brulée se trouvait dans le morceau de cuir!

Comme si elle savait ce que s'était, l'intendante regarda les oreilles de Scylia....

Pourquoi?

Ce murmure lui avait échappé, elle voulait comprendre ce qui pouvait provoquer une telle décision...

Scylia la regarda baisser les yeux lentement vers la bourse en cuir et sursauter, retenant de justesse un cri. La surprise se lisait sur son visage ainsi que l'incompréhension devant un tel geste que fut le sien. Puis, elle chercha des yeux les oreilles de Scylia, enfouies sous ses cheveux longs pour poser la question...

"Je pense que je peux garder par contre cela pour moi ? Non ? J'ai mes propres convictions, et celles-ci ne suivent plus vraiment celles des elfes..."

Bien sur cela n'était pas tout à fait vrai sans être tout à fait faux. Elle ne donnerait pas de détails sur ce sujet, cela e la regardait qu'elle, et elle seule...

Onora se reprit rapidemment.

Bien sûr oui... ça m'a échappé.

Puis elle se leva et commença à faire les cent pas, mains croisés derrière le dos.

Et maintenant, je suis dans l'obligation de te remettre à ton Roi. Car malgré tout ce que tu peux penser, tu appartiens au peuple des Elfes.

Celà l'ennuyait légèrement, même si elle ne le montrait guère. Le Roi des Elfes lui avait paru tellement... si.... elle n'en trouvait même pas les mots!

L'elfe la suivit des yeux quelques instants...

"Je n'y retournerais pas."

Son ton n'était pas sec, ni agressif, mais déterminé. Il était clair qu'elle ne pouvait plus supporter son peuple, plus du tout.

"Je ne fais plus partis d'aucun peuple. Veuillez ne pas me considerer comme, une elfe. "

Non, elle n'en était plus une, et elle ne le redeviendrait plus jamais. Il en était hors de questions. Elle n'appartenait maintenant à aucun peuple. Et de toute façon, qui voudrait d'une elfe aux oreilles coupées ? Quitte à fuir à nouveau et à s'échapper, elle ne retournerait pas sur la lune... Et si on l'y renvoyait, elle se ferait executer pour son meurtre et sa fuite...

Onora fronça les sourcils. Prendre une telle décision n'était pas facile... elle avait été confronté à beaucoup de cas, mais jamais un comme celà. Le choix était simple: détruire une vie ou la sauver au péril de la sienne!

Ce n'est pas à moi d'en juger.

Soudain l'intendante se décida.

Tu vas rester ici, quelques temps.

La jeune femme se planta devant l'elfe

Je ne t'emmène pas aux prisons, c'est inutile. Et j'enlève les deux gardes dans ta chambre, néanmoins ne te réjouis pas trop vite il reste ceux devant ta porte.

Puis elle se prépara à sortir de la chambre.

Je vais tacher de résoudre ce problème. En attendant tu ne sors pas de là, et évite que quelqu'un d'autre que les gardes te remarque. Fais-moi appeler si tu veux me parler.

Et enfin, elle sortit.

(Bon dernier message avant les vacances, pour ne pas bloquer le jeux, retour dans deux semaines !)

Scylia ressentit d'abord de la confusion puis presque de la gratitude. mais rien n'était joué. Cependant, le fait de même 'essayer' quelque chose pour elle faisait que Scylia avait un élan de respect et de reconnaissance envers elle. mais c'était tout... Son avenir tenait pour le moment entre les doigts de cette femme...

En sortant elle glissa à l'un des gardes:

Fais réunir le conseil.

Alors que sortait l'intendante, une servante jeune et souriante entra et demanda, après une légère inclinaison de la tête:

- Mademoiselle aura t-elle besoin d'autre chose que de solitude ?

Ils étaient francs les domestiques...C'était la leur moindre défaut.

Oui, amènes-nous un verre d'eau s'il te plait...

Merlin venait d'entrer. La serveuse sortit et gloussa quand elle sentit la main de Merlin courir prestement sur sa croupe frémissante... Le grand Mage était en grande forme, sa visite chez la Dame du Lac s'était très bien passée... Ce fut même au-delà de toute espérance ! Sa peau si douce, ses lèvres pulpeuses... Merlin chassa ces pensées pour se concentrer sur ce qui l'intéressait. Il commençait à parler quand la serveuse revint avec un pichet d'eau claire et deux verres. Elle les posa sur la table et ressortit avec un grand sourire. Merlin put alors reprendre :

Avalon vous plaît ?

(pervers... >.<)

Scylia se redressa en voyant la porte s'ouvrir une premièren puis une seconde fois. La première personne à entrer fut une servante qui ressortie en gloussant après une demande du mage qui était entré à sa suite. Ce mage, même sans l'avoir jamais rencontré, elle l'aurait reconnu même après son air, même court, lubrique... Mais bon, il lui posa une question après avoir bu un verre d'eau...

"Je n'ai pas encore eu le temps de tout visiter."

Merlin avait perçu l'air désapprobateur de la jeune elfe. Il sourit.

Veuilez m'excuser ce geste involontaire. Cette jeune femme est l'une de mes nombreuses conquêtes... Mais ce n'est pas de ça dont je voulais vous parler...

Merlin trempa les lèvres dans son verre d'eau et reprit :

Connaissez-vous le Conseil Féérique ?

Elle haussa un sourcil, voulant savoir où il comptait en venir.

"Je connais de réputation. Qui n'en aurait pas entendu parler ? "

Scylia se demandait ce qui méritait la visite de Merlin ici. Il aurait fallut une raison quelconque et elle n'en voyait pour le moment pas...

Merlin eut un nouveau sourire.

C'est vrai, qui ne le connaît pas... Comme vous le savez déjà, c'est un Conseil réunissant les dirigants de toutes les races féériques sauf les Elfes. Et ce Conseil, auquel je fais parti en tant que représentant de la race Humaine. Et il se trouve que nous cherchons une personne qui pourrait nous aider à mieu sonder les humeurs des ifférents peuples. Car nous, nous ne pouvons nous aventurer dans les rues comme ça, nousserions trop... repérables à cause de notre réputation. Bref, nous avons besoin de vous.

Scylia l'écouta, attentivement et elle eut presque une moue surprise à ce qu'il lui annonça, ou plutôt lui demanda.

"En clair vous voudriez que je me ballade parmis les peuples pour savoir ce qu'ils pensent ?"

Demanda-t-elle comme pour avoir une confirmation, au cas où elle aurait mal compris. En effet si quelqu'un du grand conseil traversait seulement une rue, il serait rapidement reconnu et on tairait les remarques et les discutions.