Chasse

Curchulain regardait autour de lui dans l'épais brouillard de cette matinée. On avait signalé voilà deux jours une incursion de Gobelins menés par quelques sorciers, dont le nombre exact n'était pas déterminé.
Sa chemise de mailles, enchantée pour ne produire aucun bruit, sur ses épaules, ses deux haches en main, il était debout sur un rocher, à humer l'air.

Il ne sont pas loin...Tenez vous prêt mes Louveteaux.

Dit-il a ses hommes, près de lui, dans les bois.

Invité

Vakyas dégaina silencieusement sa lourde épée dont le fourreau se baladait dans son dos. Il pouvait lui aussi sentir l'odeur caractéristique des Gobelins et presque les entendre tant ils faisaient un raffu du diable.
Il attacha ses longs cheveux derrière sa nuque pour éviter qu'ils ne le gènent en cas de course ou de combat et attendit.

Ils pourraient passer sans nous voir, grommela-t-il alors que l'odeur s'accentuait.

C'est justement ce que je veux...

Répondit Curchulain, dans la langue gutturale des Garous, ils fit tournoyer ses haches lentement, pour échauffer ses muscles.

Il y a un ravin plus loin. Prends la moitié des notres et file à l'autre bout de ce ravin, nous allons les encercler.

Curchulain le savait dans ces affrontements à vingt contre un, facilement, la victoire résidait dans le fait de ne pas devoir affronter plus d'ennemis que l'on en pouvait en gérer.

Si il n'y avait eu que des Gobs, j'aurais ordonné l'assaut tout de suite. Mais nous ne savons pas combien de sorciers les accompagne, leurs sorts, une fois dans le ravin, seront un problème de moins, car ils auront du mal à les lancer.
Alors file Vakyas, montre à Gaïa ce que brave veut dire.

Après avoir prononcé cette parole rituelle, Curchulain prit la moitié des hommes et stationna dans les rochers, attendant que la marée Gob soit passée.

Invité

Vakyas ne se le fit pas dire deux fois ; il mena ses garous jusqu'au ravin dans le plus grand des silence. De là, il pouvait distinctement les entendre.

Je me demande pourquoi on prend tant de précautions alors qu'ils ne s'entendent même pas hurler, souffla-t-il.

Ils atteignirent le bout du ravin. Vakyas jeta un coup d'oeil en direction des rochers où attendait Curchulain, puis un autre vers le bruit émit par les Gobelins.

°C'est bon, on est en place. Ils vont avoir une petite surprise...°

Curchulain laissa les gobelins passer, puis se faufila derrière eux, avec ses Garous. L'excitation du combat commençait à gagner les rangs de ses hommes. Les piaillements des Gobelins n'arrangeant cela en rien.
L'air empestait le Gob. Et la magie... Curchulain serra les manches de ses armes si fort qu'il sentit le bois se tordre sous la pression.

Préparez-vous.

Grogna t-il à ses soldats, avant qu'ils ne forment un demi-cercle dans les bois, à l'arrière des positions Gobelines. Une fois ceux-ci entrés dans le ravin, il se releva et courut avec agilité, esquivant les arbres, comme ses hommes. Puis ils chargèrent sur les derniers rangs, s'enfonçant dans la mélée.

POUR GAIA !!!!!!!!

Hurla t-il, avant d'exécuter un pirouette arrière, imité par ses hommes, pour se désengager des mélées.

QUE SON SANG BRULE DANS NOS VEINES !

Reprirent-ils tous en choeur.

La bataille commençait.

Invité

Vakyas ne perdit rien de la manoeuvre de Curchulain et attendit que tous les Gobs aient eu le temps de comprendre qu'on les attaquait par derrière avant de lancer son assaut.
Il observa la même tactique que Père Loup, enfonçant ce qui était à présent le dos de la troupe gobeline.

Il écumait de plaisir et hurlait de rage, lachant toute sa force et sa colère sur les affreux Gobelins qui avaient la malchance ou la très mauvaise idée de se trouver sous les coups de sa large épée avec laquelle il taillait les rangs par de grands moulinets.
Il se trouva bientôt au beau milieu d'une marée de Gobs et ses mouvements devinrent moins aisés. Il prit alors son épée à une main et dégaîna un long poignard. Le carnage pouvait continuer...

Curchulain frappait frénétiquement de ses deux haches, leur imprimant un mouvement croisé et dévastateur dans les rangs des Gobelins. Lors d'un moment de répit, il regarda le carnage, les louveteaux étaient toujours debouts, contrairement à une grande partie des Gobelins.

L'air empestait toujours autant la magie...Et pourtant les sorciers restaient invisibles.

Un tintement contre son buste le sortit de sa réflexion. Il vit un gob, les yeux fermés et recroquevillé sur lui-même en implorant ses dieux, qui tapait avec une lance sur la chemise de mailels du Garou. Devant l'air perplexe d'un des Louveteaux, Curchulain haussa les épaules et dit:

Il a du perdre sa fiancé dans le carnage.

Il leva une hache et l'abattit sur le Gobelin. Avant de reprendre le carnage.

C'est des choses qui arrivent !

Cria t-il en s'élançant dans la mélée pour rejoindre Vakyas. Il sentait la magie mais ne pouvait la voir. Et ca le mettait hors de lui.

Scylia avait entendu les bruits de combats. Foutus Gobs... déjà pas capables d'être silencieux, fallait qu'ils gueulent encore plus forts lorsqu'ils se faisaient buter... N'empêche, cela avait quelque chose d'inquiètant. Un language gutural avait retentit à ses oreilles d'elfe sans pour autant la rassurer, même le contraire dirons-nous. Des loup garoux... Elle tenta de se libérer de sa place mais était attachée. Elle lâcha un juron et chercha des yeux de quoi l'aider. Dans un coin, étaient déposés en un tas ses habits, armes ect, mais beaucoup trop loin. On l'avait vêtu autrement, l'entichant d'une tenue sacrificielle, du genre court, fait à partir de quelque tissus, ne cachant pratiquement rien du corps... Soudain, la toile de la tente s'ouvrit et un gobelin entra, armé. L'elfe n'avait pas de doute sur le fait que ce ne serait pas pour l'aider à s'échapper de ce trous à rats...

Curchulain frappait de droite et de gauche, ses lourdes haches déchirant la chair et les os avec la même facilité. Il regardait toujours du coin de l'oeil, dos à Vakyas, pour trouver les sorciers.
Soudain un éclair noir terrassa un des Louveteaux, lui ôtant la vie plus efficacement qu'une épée.
Ivre de colère, Père Loup regarda d'ou venait le coup, les arbres ! Ces salopards avaient pressentis l'attaque. Dans leur langue faite de grognements, il ordonna a Vakyas d'aller les déloger de leurs perchoirs.

Puis il remarqua une tente qui semblait être protégé par les guerriers d'élite Gobelins...Si tant est que cela existait. Il s'approcha, les haches prêtes. Tout les Gobelins s'enfuirent en désordre.

Guerriers d'élite à la course ouais !

Raillat-il en soulevant la bâche, tombant nez à nez avec un Gobelin. Il lui fit un grand sourire.

Salut....

Avant de l'envoyer voler, les tripes à l'air, d'un seul coup de hache. Mais la prisonnière, il ne l'envoya pas voler...Il ne comprit même pas ce qu'elle faisait là. Il la regarda, interdit.

Soudain, ce qu'elle avait entendu fut... largement confirmé par un vol plané de gobelin. Pourtant le loup garda les yeux sur elle, sans l'attaquer. Il ne semblait pas comprendre ce qu'elle fichait là... Fallait dire que sa condition n'était pas très explicite, on aurait très bien pu se tromper vu la tenue qu'elle portait... ou plutôt ne portait presque pas. Ils auraient quand même pu la laisser avec ses habits. Mais bon, ce n'était pas le problème le plus urgent que sa tenue vestimentaire. Le problème, était nettement, vraiment plus imposant... Elle tira encore sur les cordes... Foutue cordes d'ailleurs, si encore ça avait été du métal, elle s'en serrait facilement débarassée... Elle retint un nouveau juron, comment allait-elle s'en sortir. Scylia planta ses yeux dans ceux de 'l'invité' surprise. Elle ne savait pas trop quoi dire... C'était certainement pas de bonnes condditions pour une rencontre...

Perplexe, Père Loup balaya d'une hache les gobs qui pensaient trouver un point faible dans son postérieur...protégé par la chemise de mailles. Puis il dit dans un Elfique quasi-parfait:

Les tiens normalement c'est au dessus du dessus.

Avec un léger ton de reproche. Comment avait-elle atterri ici ? Il n'aimait pas savoir d'autres Féeriques que les garous dans le Territoire Maudit. Ils étaient un poids plus qu'une aide.

Elle l'examina, ayant largement perçu le ton de reproche dans sa voix.

"J'ai l'air d'avoir le choix de ma présence ici ? "

Osa-t-elle répondre de sa voix froide, sans châleur ni expression, essayant toujours de se débarrasser des cordes... Une de ses mains commençaient à glisser à travers, mais ce n'était pas encore ca... Elle ne lui demanderais pas de l'aider, étant peut être trop fière pour cela...

Père Loup haussa les épaules, ne sachant trop quoi répondre. Agacé par les picotements des armes ennemies, il se retourna en une tornade dévastatrice. Les gobelins, leurs morceaux surtout, furent projetés dans tous les sens, le sang aspergeant les alentours. Même l'intérieur de la tente et son occupante a vrai dire.
Après un grognement de rage, il revint vers sa trouvaille.

"Tu sais te servir de ces cure-dents ?"

Demanda t-il en pointant les armes sur un coté de la tente.

Ses cheveux blancs furent recouverts d'une giclée de sang, contrastant pourtant très bien... Le sang perlait à présent mais elle l'ignora, n'ayant même pas un mouvement de recul. Scylia trouva la question presque ridicule.

"Bien entendu... Quoique, les mains attachées, j'vais peut être avoir un peu de mal."

Elle avait mis une pointe de sarcasme dans sa voix, sans pour autant en être extremement vexante. Valait peut etre mieux pour elle...

Père Loup grogna sourdement en s'approchant d'elle. Ses yeux colériques la fixant:

Si tu ne veux pas que je t'envoie bouler dans les Gobs sans le passage par les cases "délivrer" et "armement", alors continue comme ça tu es sur la bonne route !

Dit-il en tranchant toutefois les liens, d'une hache éffilée et experte. Puis il lanca ses affaires, moins les armes autre qu'une dague, à l'elfe avant de dire:

Tu récupéreras tes armes lorsque tu partiras du Territoire Maudit. Merci de ta compréhension.

Dit-il en les fixant à sa ceinture.

La jeune elfe ressentit le nouveau plaisir d'une liberté temporaire. Elle revêtit rapidement sa cape noire, se sentant automatiquement mieux qu'aussi devetue que les gobelins avait pensé bon. Elle récupéra sa dague, même si elle aurait préféré son épée longue, mais elle se débrouillerait bien comme ça. Comme si elle avait eu le choix. Elle hôcha la tête en un bref remerciment. Puis elle attendit qu'il passe le premier, lui bloquant de toute façon la sortie...[/b]

Père Loup tapota les fesses de l'elfe du plat de sa hache pour la forcer a passer en premier. Une fois devant la sortie, il la jeta litéralement dehors.

Traînarde ! Montre moi ce que tu vaut contre des Gobs !

Dit-il en recommençant le carnage, qui n'avait toujours pas céssé. Il espérait que Vakyas s'en tirait bien de son coté.

Scylia profita du fait qu'il l'ai vraiment balancé dans les Gobelins pour enchaîner sur eux des coups mortels, nets et précis. Un seul suffisait à tuer et elle ne perdait pas son temps à s'acharner sur ses victimes. Le style de combat de celle-ci se démarquat rapidement de celui des autres... Tuer le maximum, en un minimum de temps et de coups. Elle était agile et sa dague passait de gorge en gorge, sans qu'on ne s'en rende compte. De toute façon, elle n'aurait pas pus utiliser un autre style de combat avec la dague qu'elle possèdait. Très vite, un amas de corps jonchaient le sol.

Soudain, elle vit passer juste à coté d'elle un rayon de lumière noire. Elle se retourna cherchant des yeux la provenance du rayon... un arbre ? Elle fronça les sourcils et s'élança dans l'arbre, s'accrochant à une branche elle se propulsa vers le haut. Scylia esquiva au dernier moment un nouveau flux. Elle ne pourrait l'atteindre s'il la bombardait ainsi. Elle s'abrita sous une branche, l'espace de quelque instant, puis elle s'élança à nouveau vers le haut, surprenant celui qui était dans l'arbre, la dague vola, et se planta dans une gorge. Une lumière noire lui frola tout de même le bras droit. Elle allat déloger de sa main gauche la dague de la gorge du magicien et abritat son membre touché, dont elle ne sentait plus rien, sous sa cape. Avant de chercher des yeux le Garou...

Curchulain combattait les derniers Gobs qui se trouvaient dans les environs, soudain, ses instincts l'alarmèrent d'une attaque imminente. Dans une pirouette arrière que sa masse ne l'aurait normalement pas laissé éxécuter, il se rétablit sur un rocher en hauteur, dans les bois. Et découvrit qu'il venait d'éviter un écliar noir...lancé du ciel.

Alors tu es là Sorcier...

Dit-il, les yeux rivés sur une forme indistincte dans le ciel brumeux. Lancer un sort épuisait son camouflage...il fallait donc le forcer à lancer des sorts.

Grmbl...

Curchulain rammassa trois pierres et les lança sur la forme, la première l'atteind de plein fouet, la deuxième fut déviée par un éclair. La troisième également. Mais le camouflage n'agissait plus. Curchulain laissa tomber ses haches a terre et se ramassa sur lui même. L'homme commençait à incanter un sort destiné à Père Loup...Et cela n'augurait rien de bon, a en juger par les éclairs qui liaient ses mains.

En faisant appel a ses instincts primitifs, le Garou sauta plus haut et plus loin que n'importe qui. Les bras en croix, il entrava son adversaire, lui donnant un prodigieux coup de tête dans le même mouvement.

Ils retombèrent a terre ensemble, le sorcier écrasé par la masse de son adversaire. Avec un sourire, Père Loup se releva et tendit les mains. L'enchantement lié a ses haches les fit revenir a ses mains...gantés de cuir noir et magique.

La bataille était quasiment terminé. Un louveteau était tombé et Vakyas devait certainement poursuivre le sorcier en fuite.

Elle l'aperçut tendre les mains devant lui, et ses haches lui revenir seuls jusque lui. Elle acheva quelque Gobelins de la main gauche. Elle avait l'air de se débrouiller en ambidextrie (si ça se dit...) et il ne resta bientot plus personnes d'autre que les garoux et elle. Ce qui ne fut pas forcément pour la rassurer. Mais elle n'était pas lâche, elle ne partirait pas, et encore moins sans ses armes. Elle s'avança prudement et rejoignit, tout en restant de quelques pas à l'écart, des Garoux, attendant une parôle d'eux... Elle n'était pas bavarde et pas du genre à parler la premiere...

Curchulain parla dans leur langue avec ses Louveteaux, il décidèrent de laisser Vakyas se débrouiller, il connaissait le chemin et reviendrait une fois tout ça terminé. Pour l'instant, il allait falloir s'occuper de l'imprévue.
Le Dominant s'approcha d'elle et lui dit:

Suis nous, on te ramène au caern.

Scylia haussa les épaules en guise d'impuissance. Elle avait beau y laisser un peu de fierté à l'avouer, mais elle ne faisait pas du tout le poid face au chef de meute. Son bras droit semblait tétanisé mais cela ne se voyait pas, à part le fait qu'elle l'avait fourré dans sa cape pour ne pas qu'il la gene pendant un combat ou une marche... Elle se mit donc à leur suite, en route pour le Caern...

» Retour de la Chasse
» [VAKYAS] La chasse continue...