Dans une cave...

_Ils sont assez chauds ?
"Je n'en sais rien, cela durera-t-il longtemps ?
_Aussi longtemps qu'il le faudra Elfe. Mais au moins tu souffriras.
"Bien, fais ce que tu as à faire."

Scylia était assise sur une chaise, enroulant un bout de tissus sur lui-même. Elle avait réussi à semer les gardes, ne serait-ce que pour un instant. Ils devaient être en train de la chercher partout dans la ville, et elle, elle se trouvait au fond d'un cave, assise sur une chaise, pendant qu'un homme faisait chauffer du fer dans le feu.

_Je crois que c'est prêt...
"Alors allez-y.
_Etes vous bien sure ? Je ne pense pas que cela...
"FAITES LE ! "

Alors l'homme sortit le fer du feu et l'approcha rapidement de l'elfe qui avait mis dans sa bouche le tissus roulé, le serrant d'avance entre ses dents, et serrait, crispée, les accoudoirs du siège... Elle ferma les yeux alors que l'objet en fusion l'approchait, et rentrait en contact avec sa peau...

... ... ... ... ... ... ...

Scylia avait le visage froid, mutilé. Ses yeux brillaient des larmes qu'elle n'avait pas laissée couler. Dans sa main elle tenait sérré, ce qui physiquement faisait d'elle une elfe. Elle haïssait maintenant sa propre race, et leur en voudrait toujours... C'était fini... Elle était libérée de ce poids. On lui avait accordé en plus une nuit de repos dans la cave à un prix exhorbitant... Elle se coucha sur la latte trop dure, un noeud aux ventre...

- Eh, l'elfe, y'a les tiens qui sont dehors.

Dit l'homme qui avait permis à Scylia de dormir là. Il arborait un sourire triomphant.

Elle était en position fœtale dans le lit lorsque l'homme entra en arborant son sourire. Scylia n'avait pas dormi de la nuit. Elle avait définitivement renoncé à sa qualité d'elfe. Le bout de ses oreilles coupées en prouvait la véracité. Car les oreilles étaient une fierté chez les Elfes, il s'agissait de la seule chose qui les différenciait vraiment des autres espèces physiquement. Se débarrasser de leur spécificité signifiait en clair abandonner toute attache au monde des elfes et en être banni à jamais. De plus, les bouts de chair qu'elle tenait dans ses mains lui rappelaient la brûlure cuisante dont elle en sentirait encore l'effet pendant quelque temps. Mais elle en avait décidé ainsi, elle ne faisait maintenant plus partie d'aucun peuple... Et cela la perturbait, contre sa volonté... Elle se redressa, et mit les deux morceaux de chairs dans une bourse sous ses vêtements. Elle s'en débarrasserait plus tard...

Elle concentra son attention sur l'humain. Des elfes ? Ici ? Qu'est-ce qu'ils pouvaient fouttre dans un coin pareil. Elle se tint la tête quelque instant, cette dernière tournait. Scylia examina le sourire victorieux de l'homme. Qu'y avait il de si triomphant ? Elle se leva, vacillante à cause de sa nuit blanche, pâle à cause de la douleur, et son apparence frêle, de son espèce...

"Et ? Qui sont ces elfes ?"

Le Roi de ton peuple. Ca me met dans une position difficile de te garder là...Donc va falloir que le paiement soit en conséquence.

Dit-il, son sourire éclairant ses traits grossiers.

Scylia serra faiblement les poings... L'enfoiré... Mais elle n'avait pas trop le choix non plus... Elle fouilla dans sa tunique et en sortit une bourse qu'elle lui envoya, à ce rapace ! Lorsqu'elle aurait récupéré, elle prendrait plaisir à l'égorger vif... Puis elle retomba sur la latte dure, toujours aussi faible et épuisée... Il lui fallait dormir, après elle irait mieux... Et elle pourrait arranger ce cher homme...

"Autre chose ?"

- Ce sera tout...l'Elfe.

Dit-il en remontant. Une fois la trappe rabattue, Scylia put entendre les verrous grincer. Il venait de l'emprisonner. Un bruit de course.

Vers ou se dirigeait le rapace ?

Elle grimaça.... Où pouvait être partit cet enfoiré... Elle se releva et arriva nonchalement sur la trappe qu'elle tenta d'ouvrir avec le peu de force qu'il lui restait, en vain. Elle cogna dessus de fureur... le bruit de course ne la rassura pas. Elle tombat au sol, épuisée. Il était maintenant trop loin pour qu'elle tente de savoir à quoi il pensait. Elle grimaça et se recroquevilla sur elle-même... Ses oreilles la brûlaient, et un mal de tête tapait comme un forcené dans sa tête... Elle tenait contre elle une de ses dagues contre elle à présent... Elle ne saait pas ce qu'il était partit faire, et ne voulait rien risquer. Même s'il y aurait peu de chances pour qu'elle s'en sorte vu son état pitoyable...

Les bruits de pas revinrent, la porte du rez de chussée claqua, un cri...plus rien si ce n'est le bruit caractérisitique des armes tirées de leurs fourreaux.

Le cliquetis de la trappe se fit entendre...Ainsi que cette phrase:

- Soldats...Préparez vous, il nous la faut morte ou vive.

Sa poitrine se soulevait légèrement au rytme régulier de sa respiration. Ils étaient là. Des gardes... Morte ou vive. Elle se débarassa du fourreau de son arme et la lame brilla un instant dans l'ombre. La trappe s'ouvrit et un soldat armé descendit, cherchant des yeux Scylia. Soudain, une dague lui traversa la gorge, lui coupant les cordes vocales, il ne put crier. Elle l'acheva en séparant la tête du corps et laissa tomber silencieusement le corps au sol. Elle grimaça, les prochains ne serraient pas si faciles, et elle était faible. Elle voyait trouble, manquait de sommeil et de nourritures, mais elle tiendrait, il le fallait. Elle n'avait pas fait autant de choses pour mourrir au fond d'une cave. Mais le peu de forces qui lui restaient lui permettaient à peine de tenir debout... Elle arma de nouveau son bras, prête...

Le deuxième soldat, malheureusement pour Scylia, tenait un lourd bouclier d'acier qu'elle ne vut qu'a la dernière minute, l'acier ricocha contre l'acier.

La suite fut brêve, les gardes la ceinturèrent et l'assomèrent.

- On l'emmène chez l'intendante, c'en est trop !

La jeune femme se laissa choir au sol après le coup qu'elle reçut et perdit connaissance... Elle n'eut même pas le temps de se sentir trainée au sol, ou d'entendre où on l'emmenerait. Elle ne vit à peine le coup venir, encerclée qu'elle était et elle s'enfonça sans prévenir dans un sommeil dangereux, car elle ne savait pas ce qui lui arriverait au réveil. Et on l'emmena... ailleurs...

» dans la rue ( jeu libre)