Urielle à la taverne

Urielle entra dans la taverne et alla directement saluer le patron.

"Coucou George", dit elle en lui flanquant une bise," tu vas bien ? Comment ce portent les affaires ?"

Le visage de l'aubergiste s'illuminait. Ca faisait longtemps qu'il connaissait la petite Urielle et chaque fois qu'elle venait, son coeur se serrait. Elle grandissait de plus en plus vite, et il avait de la peine de voir une si jolie jeune fille se lancer dans un métier aussi terrible que voleur et assassin...

Eh bien écoute, oui, ça va très bien. La taverne tourne mieux que jamais. Et toi, quel bon vent t'amène ? Je te sers quelque chose ?

La jeune femme se mit à sautiller sur place.

"Oui, quelque chose de fort s’il te plaît. Et ce qui m’amène, c’est le temps libre, j’avais envie de te revoir."

Urielle aimait beaucoup cet homme qu’elle avait fini par considérer comme son père. Elle adorait lui parler de tout et de rien, des choses sans importances, des choses «normales».

L'aubergiste prit un verre propre et une bouteille de whiskey. Il en versa deux doigts dans le verre et le tendit à Urielle.

Et les affaires ? Pas trop dur ?

"Boah ça ne peut pas être dur vu qu’il n’y en a pas…"

Elle vida son verre et le reposa.

"Raaaah elle est ou l’époque ou les gens clamaient haut et fort qu’ils avaient besoin d’une personne privée ? Aujourd’hui il faut aller secouer les puces aux gens pour avoir un contrat… Sers m’en un autre te plais…"

L'aubergiste fronça les sourcils et répondit, d'un ton désapprobateur :

C'est peut-être mieux comme ça. Au moins tu ne vas pas risquer ta vie dans des missions risquées.

Il se retourna, versa un autre verre à Urielle et le lui tendit.

"Merci", elle prit le verre, but un peu et le posa à moitié vide," je ne suis peut être pas en danger mais je n’ai plus de gagne pain et je m’ennuie ferme… ça me manque ce frisson, cette électricité qui te parcourt quand tu frappe, cette petite angoisse d’être découverte en plein geste. Et quand le client voit la mort, la petite étincelle de désespoir et de résignation qui s’allume dans ses yeux... je me sens prédateur vois-tu ? Animal. Plus besoin de penser, juste d’agir… Enfin bon c’est sur que si on se fais choper c’est chiant."

Tout le long de son petit discours, ses yeux avaient regardé dans le lointain.

Les sourcils de Georges étaient tellement froncés que ses yeux avaient presque disparus sous la touffe de poils.

Si tu te faisais choper, comme tu dis, tu irais en prison et tu serais condamnée à mort. A mon âge, tu ne te rends donc pas compte de l'importance que cette perte aurait pour moi...

Georges se versa à son tour un verre de whiskey qu'il but cul sec, comme pour ôter cette idée de sa tête.

Urielle monta à genoux sur le comptoir, devant le regard plus que surpris des autres clients, et serra la tête quelque peu massive de George dans ses bras pour une séance gros câlin.

"Je te promets que je ferais attention à ne pas me faire attraper. Et puis quand je serais trop vieille pour continuer, je viendrais t’aider à la taverne si tu veux bien."

Elle déposa un bisou sur le front presque chauve du tavernier avant de se rassoire correctement et de finir son verre.

Ceci avait fini de rassurer Georges. Après tout, il l'aimait bien, sa petite Urielle... Il répondit avec un sourire :

Tu sais, quand tu seras vieille, je serai mort. Mais je te lèguerai ma taverne, pour que tu puisse la faire marcher aussi bien que moi. Peut-être même plus.

"Merci."

Elle fit un grand sourire au tavernier.

"Mais tu sais, les notions de vieillesses ne sont pas les mêmes dans le métiers, on devient vieux quand on est surpassé par les autres ou que personne ne veut plus de nous pour les contrats."

Elle passa sous silence le faites qu’elle pouvait aussi se faire égorger ou amputé d’un membre par les rivaux de la guilde pour ne pas inquiéter l’homme qu’elle considérait comme son père. Après tout Leander en avait déjà fait les frais et s’en été sortit de justesse, prudence est mère de sûreté…

"Sinon… Tu ne connaîtrais pas quelqu’un qui aurait besoin de mes services par hasard ?"

Oui, sans doute... En tout cas, je préfère t'avoir en bonne santé.

Georges réfléchit ensuite... Mais non, il ne trouvait personne.

Bah nan, je connais personne qui aurait besoin d'un meurtre pour arranger ses affaires...

La jeune femme s’avachis sur la table, une habitude chez elle, en maugréant.

"Tous trop honnêtes…"

Elle dû sans doute s’endormir (deux fois bourrée dans la journée c’est pas bon) car elle se réveilla plusieurs heures plus tard, les cheveux en bataille, une trace e bave au coin de la bouche et les marques de la table en bois sur la joue, sans oublier l’œil hagard.

"Quelle heure c’est ?" articula t elle là bouche pateuse.

Georges n'avait pas osé la réveiller. Elle était si belle quand elle dormait...

Il est 22h00. Et la taverne ne désemplit pas.

Georges était tout sourire.

( Belle, quel doux euphémisme ><)

"Ah... Bah vais aller faire dodo moi..."

Elle se leva, embrassa George et descendit vers le repaire de la Guilde.

"A plus tard George!"

Urielle toujours pendu au cou de George était un peu déçu de ne pas avoir pu parler avec son ex-maître. Aussi elle chercha à glanner des informations.

"Dis moi Georges", lui chuchota t elle à l'oreille," tu sais qui c'est celle là?"

Elle désigna du regard la femme en conversation avec Leander.

Georges les observait aussi, tout en servant ses clients.

Je sais pas qui c'est, mais en tout cas Leander a l'air de la connaître.

Il y a tout de même des signes qui ne trompent pas...

"Et ceux n’est pas pour un assassina, juste avant que j’arrive elle lui as fait baisser sa flûte…"

Elle fit mine de bouder.

"Si Lenader se met dans des activités légales je vais m’embêter moi…"

Dis moi, tu ne veux pas descendre ? Pas que tu sois lourde mais je n’arrive pas à bouger correctement…

"Oups pardon !" dit elle avant de lâcher prise, et en perdant 30 centimètres sur le coup. "Au fait, toujours le calme plat niveau CVAdPdV ?"

Devant l’air plus qu’hébété de son presque père elle consentie à l’aider.

"Client Bavard Ayant des Problèmes de Voisinages…"

Georges se frotta la tête d'uun geste énergique et il répondit :

Bah écoute, moi y a aucun client qu'est venu se plaindre...

Un silence.

Je ne sais pas ce que cette femme veut à Leander, mais ça doit pas être pour lui dire bonjour qu'elle est venue...

"Il fait peut-être le gigolo ces derniers temps ?... Quoi que non il a pas besoin d’être payé pour ça…"

Leander fini son verre et George alla aussitôt le resservir. Quand il revient Urielle n’avait toujours rien trouvé de concordent sur ce que la femme pouvait bien lui demander.

"Boh, quand il aura fini il nous le dira, et si il veut pas on le fais boire comme un trou... Ah au fait, je crois que j’ai cassez le nez à quelqu’un ce matin", dit elle pour changer de sujet.

Georges avait jeté un regard désapprobateur quand elle avait dit que Leander faisait peut-être le gigolo... Un regard très désapprobateur. Mais bon, il ne dit rien à ce sujet, le regard voulait tout dire. Il alla resservir Leander et revint, pour discuter à nouveau avec Urielle, pendant qu'il préparait la poule fourrée aux champignons.

Et pouruqoi t'as cassé un nez ?

Il avait la main à l'intérieur de la poule et s'amusait à retirer ses viscères et ses boyaux...

Elle croisa les bras sur sa poitrine et semblait passablement énervée.

"Parce qu’un type m’a réveillé en tambourinant à ma porte, il était bourré, en beuglant qu’il voulait me « rentrer dedans ». Je lui ai mis mon genou dans la gueule."

Georges répondit avec un sourire amusé :

Le pauvre... Tu l'as bien amoché. Espérons qu'il ne te retrouve pas pour te faire la peau...

"Qu’il essaye seulement et je lui coupe son principal appendice… Ah au fait, regarde ce que je me suis achetée !"

Elle lui mit ses gants et ses dagues/éventails sous le nez.

"C’est joli hein ? Le tout pour 200 pièces. Leander aussi a prit une arme, tu la verrais elle est magnifique !"

Georges répondit du tac au tac :

Je me demande comment vous pouvez trouver une arme magnifique...

Et il s'empressa d'ajouter, pour ne pas froisser la jeune fille :

mais bon, c'est vrai que ça a un certain charme...